Remettez dans l’ordre les éléments qui composent les différentes parties de la réponse.
Introduction
Partie I
Partie II
Dans une première partie nous chercherons à comprendre comment la France d’après-guerre essaie de repenser sa place dans le monde jusqu’à la fin de la IVe République. Ensuite nous verrons que de 1958 à 1969, sous la présidence de De Gaulle, la France a pour objectif de renouer avec une politique de grandeur nationale.
En 1945, la France est un pays divisé et à reconstruire dont le prestige a été sérieusement attaqué par la défaite de 1940, l’Occupation et la collaboration. Elle doit faire face à un processus de décolonisation encouragé par l’ONU, qu’elle accepte mal. De plus, la guerre froide qui démarre dès 1947 et voit s’affronter les États-Unis et l’URSS tend à faire passer au second plan les puissances européennes.
L’ampleur des destructions est telle que pour accélérer la reconstruction, la IVe République accepte l’aide du plan Marshall en 1947. Elle fait donc le choix du camp occidental. Les États-Unis apportent une aide économique aux pays d’Europe qui se regroupent au sein de l’OECE (organisation européenne de coopération économique) créé en 1948.
Cette OECE est aussi pour ces États un moyen de retrouver un poids face aux deux grands vainqueurs de la guerre, l’URSS et les États-Unis.
Entre 1945 et 1958, la France, sortie affaiblie de la guerre et confrontée à des soulèvements indépendantistes, entrevoit la construction européenne comme un moyen de retrouver un rôle de premier plan sur la scène internationale.
Cependant, en raison de la radicalisation du FLN et de l’opinion internationale, de Gaulle propose à partir de 1959 l’autodétermination du peuple algérien. Mais la création de l’OAS (Organisation armée secrète) en 1961 et la radicalisation d’une partie de l’opinion publique pousse de Gaulle à s’orienter vers un référendum portant sur l’indépendance qui intervient en 1962.
Dans cette Ve République, les pouvoirs du président sont renforcés et il se veut l’arbitre de la nation. Fort de ces pouvoirs plus importants, il défend une nouvelle place de la France dans le monde.
Sa première mission est de trouver une solution au conflit en Algérie. Le 4 juin 1958 il lance son célèbre « Je vous ai compris ! » du haut du balcon du gouverneur général à Alger pour apaiser la population, sans pour autant répondre précisément à aucune de ses revendications. Initiant ainsi une nouvelle politique en Algérie de Gaulle entend redonner à la France un rôle de premier plan. Tout en réprimant les actes de violence commis par les indépendantistes du FLN, il lance des plans de développement économique de l’Algérie pour s’attirer les faveurs de la population locale.
De même, dès 1960, les territoires de l’Afrique équatoriale française (AEF) et de l’Afrique occidentale française (AOF), Madagascar comprise, proclament leur indépendance, à l’issue du refus de faire partie de l’Union française. L’État français essaie cependant de maintenir des liens privilégiés avec les pays d’Afrique nouvellement indépendants.
Lorsque de Gaulle accepte de revenir au pouvoir en 1958, c’est pour soumettre une nouvelle constitution aux Français qui l’acceptent.
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De plus, la même année, lors d’un discours à Phnom Penh, au Cambodge, de Gaulle dénonce la politique américaine au Vietnam et plaide pour le respect des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ainsi, il omet la propre politique colonisatrice de la France et fait du règlement de la question algérienne un modèle de réussite à suivre.
Bien que faisant partie du bloc occidental, de Gaulle prend peu à peu ses distances vis-à-vis de l’allié américain : en 1966, la France quitte ainsi le commandement intégré de l’OTAN. Les États-Unis sont obligés de quitter les bases américaines présentes sur le sol français. Elle entend assurer seule sa défense, notamment grâce à la dissuasion nucléaire.
De Gaulle pense redonner au pays sa place de grande puissance. Il souhaite pour cela que la France s’affirme dans le monde comme un État fort et indépendant, notamment des États-Unis. Ainsi, il se lance dans de grandes tournées diplomatiques dans tous les continents, comme en Amérique latine en 1964, afin de défendre une alternative à la vision américaine du monde.
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Les gouvernements se succèdent sous la IVe République pour trouver une solution à la crise sans pour autant y parvenir. Ces difficultés politiques provoquent la chute de la IVe République en 1958 et l’avènement de la Ve. En 1956, à l’issue de la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser, la France perd pied au Proche-Orient.
Sa tentative de reprise du contrôle du canal avec les Britanniques échoue face aux réprimandes conjointes de l’URSS et des États-Unis. La France, humiliée, n’est plus la puissance internationale qu’elle était.
La France perd ses territoires en Asie et son rôle de puissance est donc sérieusement entamé. De plus, en 1954, les premiers attentats des indépendantistes du FLN (Front de libération nationale) éclatent en Algérie pour lutter contre la présence française. C’est le début de la guerre en Algérie.
Parallèlement, la France fait face aux revendications indépendantistes dans ses colonies. Elle a du mal à accepter la perte de son Empire et tente de les conserver en usant de la violence (répression à Madagascar en 1947, guerre d’Indochine de 1946 à 1954). Elle doit cependant accepter son échec et l’indépendance du Vietnam, Cambodge, Laos en 1954.
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Mais l’axe principal développé par de Gaulle pour renforcer l’Europe est l’axe franco-allemand. En 1963, la signature du Traité de l’Élysée scelle entre les deux États un accord bilatéral qui se veut tant économique que culturel. L’affirmation de l’échelle nationale est donc primordiale pour de Gaulle.
Pour sortir d’une logique des blocs, de Gaulle s’appuie aussi sur la construction européenne. Il impose sa vision de l’Europe qui doit rester supranationale, en prônant une solidarité entre États tout en rejetant toute forme de supranationalité. Par deux fois en 1963 et 1967, il rejette l’entrée du Royaume-Uni, bloquant ainsi le premier élargissement de la communauté économique européenne (CEE). La politique dite de la chaise vide en 1965 oblige les Européens à rejeter la possibilité d’un vote à la majorité pour conserver l’idée d’une prise de décision à l’unanimité.
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La France se tourne alors vers la construction européenne pour retrouver sa grandeur perdue. C’est son ministre des affaires étrangères, Robert Schuman, qui prononce le 9 mai 1950 un discours fondateur dans lequel il appelle de ses vœux une solidarité de fait entre la France et l’Allemagne autour de la production d’acier et de charbon.
La signature des traités de Rome en 1957 par les six États fondateurs de la CECA permet de créer un vaste marché économique commun ainsi qu’une coopération scientifique autour de l’atome (Euratom). La France utilise donc l’Europe comme levier de puissance pour favoriser sa propre croissance économique et tenter de peser sur le monde.
C’est pourquoi en 1951 est créée la communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) regroupant six États membres (France, Italie, République fédérale d’Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg). C’est la première instance supranationale créée à l’échelle européenne.
Conclusion
Pour conclure, la puissance de la France s’est donc affaiblie à mesure qu’elle perd le contrôle de ses colonies mais aussi dans un contexte de concurrence accrue des États-Unis et de l’URSS. La France n’est donc plus entre 1945 et 1969 une puissance de premier plan. Cependant, sous la IVe République, l’Europe supranationale semble être un moyen de retrouver ce rang de puissance.

Pour de Gaulle, néanmoins, l’Europe doit rester une communauté d’États tout en permettant à la France de conserver un rôle diplomatique important. Sa politique de grandeur nationale passe avant tout par des contacts directs avec tous les États du monde allant jusqu’à la contestation de l’hégémonie américaine.

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