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Comprendre les chaînes de valeur mondiales

Publié le jeudi 19 février 2015 . 4 min. 55

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La mondialisation a provoqué une fragmentation des chaînes de valeur. Cela signifie que les diverses opérations de conception, de logistique, de production et de services nécessaires à la fabrication d’un produit final peuvent être réparties dans un très grand nombre de pays. Sous cet angle, la valeur créée dans chaque pays est la différence entre ce qu’il importe et ce qu’il réexporte après enrichissement de nouveaux composants ou nouveaux services. La valeur totale du produit est donc la somme de toutes ces valeurs ajoutées dans chacun des pays. La fragmentation des chaînes de valeur a profondément bouleversé la configuration du commerce mondial. Une réalité bien mal appréhendée par les chiffres usuels du commerce extérieurs qui empilent les facturations à l’exportation. Il est bien loin le temps où lorsqu’un produit était conçu sur un territoire, il y était majoritairement fabriqué et assemblé. Prenons ici l’exemple d’un objet de consommation courant, made in US, et exporté vers le vieux continent.

 

Aujourd’hui, il est probable que ce même produit, toujours conçu aux Etats-Unis, sera assemblé ailleurs, en Chine par exemple. Et donc importé de Chine.  Il incorporera de surcroît toute une série de composants matériels et immatériels produits dans diverses régions du monde,  sans compter de multiples services de logistique, de maintenance, et même d’expertise. Dans la comptabilité usuelle du commerce international, nous saisirons un important flux d’exportations de la Chine vers l’Europe et divers flux d’importations de la Chine, en provenance de ses fournisseurs. Ce faisant, les pièces et services composant ce produit, seront comptabilisés plusieurs fois : en tant qu’exportation des fournisseurs de la Chine, puis une fois assemblés, en tant que produit d’exportation chinois.

 

La fragmentation des chaines de valeur conduit ainsi à empiler des facturations, ce qui conduit à gonfler artificiellement la réalité des échanges internationaux. Pour l’observateur non averti, c’est ainsi principalement vis-à-vis de la Chine que se sont creusés les déficits européens. Mais une analyse en termes de valeur ajoutée peut modifier complètement la perception. De fait, lorsqu’un européen consomme un produit conçu aux États-Unis, il importe un assemblage de tâches, d’opérations effectuées dans de muliples régions du globe. C’est cette réalité que cherche à mettre en lumière la mesure du commerce en valeur ajoutée. Il est donc indispensable de compter pas à pas les flux d’exportation à la hauteur de la valeur qui est ajoutée au sein de chaque territoire et les ventiler  géographiquement, là où en est fait un usage final. Cette approche comptable place alors le projecteur sur ce qui est au cœur de la stratégie de spécialisation internationale d’un pays aujourd’hui. Il lui est indispensable de se positionner que des maillons stratégiques des chaînes de valeur mondiales, là où il peut capter beaucoup de valeur parce qu’il dispose d’une compétence spécifique.  Sous cet angle, il faut alors choisir les bons maillons de la chaîne de valeur et non plus chercher à maîtriser des filières entières et des produits de A à Z.

 

Reprenons le raisonnement et faisons un zoom alors sur ce qui se passe le long d’une chaîne de valeur internationale. Le pays A fournit un bien intermédiaire au pays B, qui y ajoute sa propre valeur, puis au pays C qui y ajoute sa propre valeur d’assemblage final. Dans cette représentation des échanges, qui saisit le produit, à chaque fois qu’il franchit une frontière, tout le déficit se cristallise entre le pays C, assembleur final, et le pays de destination finale. Surtout, les flux d’intrant  sont comptabilisés plusieurs fois en cascade, d’autant plus que le processus est fragmenté. La mesure en valeur ajoutée des flux d’échange supprime alors la multiple comptabilisation. Elle répartit le déséquilibre  sur les divers pays intervenant dans la chaine de fabrication.

 

Prenons l’exemple très emblématique de l’iPhone. Dans la présentation usuelle du commerce extérieure, les Etats-Unis sont sur ce produit massivement déficitaire à l’égard de la Chine (1,6 milliards). D’ailleurs, les Etats-Unis n’exportent en Chine que pour 229 millions de dollars de composants made in USA. On aura compris que la Chine exporte pour plus d’1,8 milliards d’I Phone à destination du consommateur américain. Or la Chine, ne participe qu’à la phase finale d’assemblage pour 65 millions, soit seulement 3,5% du coût du produit. Les autres composants et services sont importés d’autres pays et régions : l’Allemagne, la Corée, Taïwan, et même de France !. Lorsque l’on ventile alors ces flux en fonction des pays qui ont créé la valeur de l’iPhone, le déficit bilatéral US-Chine n’est plus de 1,6 milliards mais il tombe vertigineusement à……65 millions de dollars !. L’exemple est effectivement emblématique : la part de valeur ajoutée qui demeure dans les économies développées reste très élevée. Et si l’on prend en compte de surcroît, l’ensemble des revenus de propriété, de licence, brevets, revenus des filiales que génère la fabrication de l’iPhone, et après prise en compte des salaires liés à sa conception, un constat majeur s’impose : l’essentiel de valeur revient bien aux Etats-Unis.

 

 

Le graphique, Comprendre les chaînes de valeur mondiales, une vidéo Xerfi Canal TV


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