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La démondialisation : mythes et réalités

Publié le mercredi 18 septembre 2019 . 4 min. 54

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Derrière l’idée de la démondialisation, il y a d’abord un constat… celui de la cassure de croissance du commerce mondial. Et du coup d’arrêt de la montée des importations dans le PIB. Mais pas seulement. Il y a aussi le plafonnement des flux d’investissement au plan mondial, ou des prêts internationaux. Quelque-chose s’est clairement enrayé dans le mouvement d’intégration des marchés. Et si les expressions de « démondialisation », de raccourcissement des chaînes de valeur ont émergé si rapidement, c’est que la crise de 2008 est passée par là. Avec elle la prise de conscience que les déséquilibres commerciaux colossaux de certaines régions du monde nécessitaient de restaurer la base industrielle domestique. Et dans le cas des États-Unis, notamment, cela signifiait de stopper l’hémorragie de la sous-traitance (en amont) ou de l’assemblage dans les pays émergents, qui sape l’emploi et génère des déséquilibres commerciaux, même dans des secteurs où les États-Unis sont technologiquement leader. A l’instar d’Apple, dont l’assemblage des produits hors frontière, induit des réimportations. Le discours critique sur les effets nocifs pour le territoire d’une trop grande dilution des chaînes de valeur s’est étendu bien au-delà des cercles altermondialistes après 2008. Avec la reconnaissance de l’impact négatif de la délocalisation débridée du capital sur les inégalités, sur l’emploi des moins qualifiés ou, à l’instar de Suzanne Berger, sur le processus d’innovation. Et face à l’offensive américaine, il y a l’objectif affiché de la Chine 1/ de monter en gamme, s’émancipant du statut de pays atelier et 2/de s’autonomiser et de produire sur son propre territoire les intrants qui entrent dans ses propres chaines de valeur.

Démondialisation ou stabilisation de la mondialisation ?

Le ralentissement des échanges de marchandises fait écho à tout cela, et semble matérialiser aussi les premiers effets du tournant protectionniste des États-Unis. Peut-on pour autant parler de démondialisation ?

Sébastien Jean, directeur du CEPII a récemment pointé le fait que ces inflexions marquent à ce stade une stabilisation plus qu’une régression de la mondialisation. Il est vrai qu’ils corrigent une parenthèse de dérives financières non soutenables. Derrière le ralentissement des flux financiers et de marchandises, il y a un puissant mouvement de désendettement des agents privés, notamment américains, et un délestage des bilans bancaires (favorisé d’ailleurs par les politiques de rachat d’actifs des banques centrales).

Les économistes qui étudient de façon plus pointue le phénomène, constatent aussi que le recul relatif des biens intermédiaires dans le commerce mondial, qui pourrait attester d’un moindre recours à la sous-traitance étrangère, serait d’abord le fait de la baisse du prix relatif des biens semi-transformés. C’est la conclusion notamment d’une récente étude du CEPII. En volume, une fois éliminé cet effet prix, il s’avère que le poids des intrants reste stable, comme l’atteste le cas européen par exemple. Les pays continuent donc de massivement incorporer des intrants produits ailleurs. Ce qui est vrai en revanche, c’est que nous ne sommes plus sur les dynamiques observées avant crise. Si les importations ne progressent plus par rapport à la production, et qu’au sein des importations la part des produits intermédiaires est stable, cela signifie que le poids des produits intermédiaires importés, rapporté à la production, s’est lui-même stabilisé… Autrement dit que le processus, s’est stabilisé, par rapport aux dynamiques antérieures.

Et dans beaucoup d’autres domaines, les effets prix renforcent notre perception de démondialisation. A l’instar des fusions acquisitions transnationales. En valeur nominale, on peut avoir le sentiment que les rachats d’entreprises font un grand yoyo, mais ne progressent plus en tendance. Mais derrière ces oscillations en valeur, il y a les cours boursiers. Et lorsque l’on regarde le nombre de fusions acquisitions, là encore, ne se dessine pas un recul véritable des activités d’achat d’entreprises entre pays du monde… encore moins du côté des pays émergents.

De surcroît, la mondialisation se déplace. Avec le digital, la data est devenue le nouveau terrain où s’opère l’intégration du monde. Comment parler de « démondialisation », quand l’ensemble des données que nous produisons à tout point du globe deviennent la ressource première de géants planétaires. Sur cet espace, de nouveaux blocs, de nouvelles rivalités émergent. Mais jamais, la fiction du village monde n’a été aussi réelle.


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